Mameluk – Peinture de 1810

Le système mamelouk, en réservant les plus hautes fonctions à des hommes nés esclaves, est très original. Propre à l’Islam, ce système perdure du IX° au XIX° et prend fin avec le massacre des chefs mamelouks par Mohamed Ali en 1811.

Les Mamelouks recrutent leurs futures élites parmi des enfants capturés dans des pays non musulmans, ce qui permet par exemple de contourner les règles interdisant aux musulmans de se faire la guerre entre eux. Ces enfants viennent notamment de territoires turcophones (plaine Kipchak, Caucase circassien) et sont sélectionnés sur des critères de capacité, d’absence de liens et de résistance.

Élevé loin de son pays d’origine, le futur Mamelouk reçoit une éducation religieuse et militaire (Furûsiyya notamment). Arrivé à l’âge adulte, le sultan ou l’émir (chef militaire) l’affranchit et lui fournit un équipement et une solde. Il conserve toute sa vie l’esprit de corps ou asabiyya qui caractérise les Mamelouks. Chaque Mamelouk, en effet, est lié à sa maison, c’est-à-dire à son chef et aux Mamelouks qui ont été formés en même temps que lui. On cite des cas où, le sultan étant mort, des Mamelouks refusent, par fidélité à leur ancien chef, d’être affranchis par son successeur et renoncent ainsi à leur carrière.

Les Mamelouks se répartissent dans des corps distincts selon leur chef. Le sultan forme les troupes d’élite tandis que les émirs se constituent des corps de Mamelouks de valeur moindre.

Ce système est très coûteux en raison des importantes pertes lors du voyage et de la nécessité de traiter avec les Byzantins et les Mongols. De plus, il faut trouver de nouveaux Mamelouks à chaque génération, car leurs enfants ne peuvent demeurer dans le corps des Mamelouks : nés musulmans et considérés comme « moins résistants » à cause de leur contact avec la société islamique, ils épousent des femmes autochtones et leur descendance se fond dans la société locale.