Les fantasias sont l’héritage de cette époque.

Les Zénètes menaient alors leurs attaques en deux temps :

  • d’abord el karr, l’attaque fulgurante
  • puis el faâr, la retraite vive qui est une fuite simulée.

En fait, cette tactique, pratiquée par les Arabes bédouins depuis le temps du paganisme, a été institutionnalisée par le prophéte de l’Islam, en rapportant ainsi les paroles de Dieu lors de la création du cheval (Hadìth transmis par Ali, son gendre et quatrième calife):

« … Je te nomme et te crée Arabe… »

« … Je te fais capable de voler sans ailes ; tu es destiné à la poursuite et à la fuite… »

Cette technique de combat s’est transformée en un jeu – la fantasia, mot d’origine latine signifiant divertissement – qui a pour objectif de prouver la bravoure des participants.

Ces derniers sont regroupés en sorbas – groupes d’une dizaine à une centaine de cavaliers appartenant à la même tribu ou à la même ethnie. Alignés à l’extrémité d’un terrain d’une bonne centaine de mètres, ils partent ensemble au galop jusqu’à l’ennemi imaginaire avant de tirer une salve au fusil. La charge est suivie d’un arrêt brusque, puis d’un demi-tour et d’un repli rapide.